19.9.14

Revue de presse 19.09.14




Afghanistan, les violences perdurent :

Alors que les deux candidats possibles à la victoire finale de la présidentielle afghane, messieurs Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, négocient le recompte des voix, les talibans revendiquent une attaque meurtrière, il y a trois jours, contre un convoi militaire de l'OTAN, à Kaboul. 
Par ailleurs, la télévision afghane ToloTV fait état, ce matin, de l'attaque d'un marché dans la ville d'Herat, avec un nombre de victimes encore indéterminé.
Ces violences concluent un été agité, avec des attaques talibanes sur plusieurs fronts comme celle contre la Croix Rouge de mai dernier - même si les élections, en avril et juin dernier, n'ont pas été entachées par des situations chaotiques que l'on pouvait redouter.

Quel président et à quelle date ?

Le long processus de partage des voix entre les deux possibles successeurs d'Hamid Karzaï a des conséquences immédiates. L'Afghanistan, alors que le processus électoral a été enclenché en avril dernier, n'est toujours pas pourvu d'un président, ce qui gèle les négociations avec l'OTAN. Ainsi, le Telegraph note qu'il est impossible de parvenir à un accord quand à l'éventuel maintien d'une partie des troupes occidentales dans le pays, tant que celui-ci n'est pas doté d'un nouveau représentant. Les membres de l'OTAN font donc pression sur les deux candidats afin que le litige se règle avant la fin de ce mois, sous peine de parvenir à un "point de non-retour" qui signerait le départ de l'ensemble des soldats étrangers.
Il ne sera toutefois pas facile, pour le vainqueur qui sera finalement désigné, d'arriver au pouvoir comme s'il était doté d'une légitimité populaire, tant les fraudes massives ont entachées le processus électoral. Le New York Times note ainsi que, dans l'un des bureaux de vote de la province de Khost, 500 votants inscrits sur les listes ont donné... 10 531 voix... Les accusations de corruption et de tricherie grèvent tant cet exercice de démocratie participative que, quel qu'en soit le résultat final, le journal estime que celui-ci ne sera rien de mieux qu'un accord par dépit, qui ne rendra pas justice aux millions d'afghans qui se sont déplacés dans les isoloirs avec l'espoir que leur parole pèse sur le futur du pays.

Les dessous d'une guerre de plus de dix ans :

Si l'avenir du pays paraît toujours incertain, le Gardian, en juillet dernier, a choisi de revenir sur le passé et de faire écho aux documents rendus publics par Wikileaks. Dans un long article documenté, le quotidien détaille le portrait dévastateur d'une guerre qui aura échoué à atteindre ses objectifs, au travers de 90 000 documents militaires américains offerts aux médias par le "whistle blower". Existence d'une unité "noire" dédiée à l'enlèvement et à l'assassinat sans procès des supposés leaders talibans, récupération, par ces derniers, de missiles sol-air, liste des incidents ayant causé la mort de centaines de civils, ces documents retracent six ans d'une guerre sans pitié - de janvier 2004 à décembre 2009 -, dans laquelle tous les coups sont permis et où les populations payent le prix fort.
Si la Maison Blanche "condamne fermement la révélation publique de ces documents, qui mettent en péril la vie des soldats et la sécurité nationale", Rachel Reid, en charge, pour Human Right Watch, du recensement et des enquêtes sur les "dommages collatéraux", déclare que "ces documents mettent en lumière ce qui a toujours été une tendance forte de la part des forces de l'OTAN : la dissimulation des pertes civiles (...) ; tenir une telle comptabilité ne doit pas seulement se faire lorsqu'on est pris sur le fait, mais devrait faire partie de la façon dont l'OTAN communique à chaque fois qu'un tel évènement se produit".

Loin de la guerre : 

Pour terminer, pourquoi ne pas jeter un coup d’œil aux fresques murales de Shamsia Hassani, une artiste de rue pour qui les murs de Kaboul, le sol de ses rues, sont autant de toiles sur lesquelles peindre ses espoirs d'un Afghanistan meilleur.
Shamsia Hassani, pictured by what's considered the first ever piece of 3D street art in Afghanistan,

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