8.9.11

Saleha, le parcours d'une combattante




On aime garder contact avec « nos anciens » : les suivre dans leur parcours professionnel et personnel est une valeur chère à l’association. Saleha est une ancienne élève du centre de Chelsetoun qui a conservé le goût des études. Elle est aujourd’hui enseignante pour une ONG et future étudiante à l’Université de Kaboul. Elle nous offre son témoignage.

« Je m’appelle Saleha, je suis née en 1993 dans une famille pauvre. Mon père s’appelle Amanullah. J’ai cinq sœurs et un frère. Mon frère a 22 ans. Il est allé à l’école mais il est aujourd’hui au chômage. Ma sœur aînée de 24 ans est mariée ; mes autres sœurs ont 8, 9, 11 et 15 ans et sont respectivement en troisième* , quatrième* , sixième* et neuvième* classes. Elles n’ont pas suivi les cours des centres d’Afghanistan Demain avant d’être scolarisées.

J’ai vécu toute mon enfance dans la pauvreté. Quand j’ai eu 4 ans, nous avons émigré en Iran. La vie là-bas était très difficile car mon père n’est jamais allé à l’école et il travaillait seul pour subvenir aux besoins de la famille. Quand j’ai eu 7 ans, mes parents ont voulu m’envoyer à l’école, mais nous étions trop pauvres pour payer les frais de scolarité. Notre vie en Iran a été très difficile.

En 2004, nous sommes revenus en Afghanistan. Mon père a trouvé du travail comme vacataire au ministère de l’agriculture. Je rêvais d’aller à l’école. Malheureusement, mon père ne gagnait que 60 dollars par mois, ce qui était insuffisant pour vivre. Alors je n’y suis pas allée.

En 2005, les assistants sociaux du centre de Chelsetoun sont venus chez moi pour proposer de m’accueillir dans le centre. J’y suis allée et y ai finalement étudié pendant 3 ans. Après avoir terminé la sixième classe au centre, j’ai pu réintégrer l’école publique.

Cette année je suis en 12ème classe et je vais passer le concours général pour entrer à l’Université. Mon père est maintenant âgé et ne peut plus travailler au ministère. La situation de ma famille n’est pas bonne. En plus d’aller à l’école, j’enseigne au sein de l’ONG bengalaise BRAK, qui est dans le micro crédit et l’enseignement. Cela permet d’aider financièrement ma famille.

Aujourd’hui je suis 1ère en classe et je suis très heureuse de continuer à étudier.
Pour l’avenir, je souhaite être un bon médecin pour aider les pauvres et soigner les malades qui n’en ont pas les moyens. »

*La 3ème classe correspond en France au CE2.
La 4ème classe correspond en France à CM1.
La 6ème classe correspond en France à la 6ème.
La 9ème classe correspond en France à la 3ème.