Aujourd'hui, l'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail, première institution spécialisée de l'ONU depuis 1946) publie son troisième rapport sur le travail des enfants. L'occasion de faire un point sur cette problématique.
On y apprend que, si le travail des enfants tend à diminuer dans le monde d'une façon générale, le nombre total des 5-14 ans contraints à une activité économique reste largement au-dessus des 200 millions, dont 115 sont exposés à des activités dangereuses. Seul un enfant sur cinq a un travail rémunéré, le reste est constitué de travailleurs familiaux non payés. Les disparités continentales sont importantes, avec l'Afrique subsaharienne en tête, suivie de la région Asie-Pacifique et Amérique latine - Caraïbes.
L'OIT mène son action depuis 1919, au niveau international, et son objectif actuel est d'éradiquer, ou de diminuer de façon significative, les pires formes de travail des enfants d'ici 2016. Cependant, de l'aveu même de cette organisation, dans plusieurs régions du monde, ce but ne pourra être atteint, l'OIT ne pouvant se substituer aux gouvernements dans leurs choix politiques et budgétaires, choix de plus en plus drastiques sous le couvert de la crise économique mondiale actuelle.
Concernant l'Afghanistan, selon une étude publiée en juillet 2009 et menée conjointement par le gouvernement afghan, l'UNICEF, et un centre de recherche local (AREU) dans les trois provinces les plus peuplées (Kaboul, Badakshan et Herat), 1, 2 millions d'enfants sur les 8,4 que compte le pays sont les principaux supports économiques de leurs familles. L'Afghanistan compte 28 millions d'habitants, et la loi autorise le travail des enfants à partir de 15 ans et pour une durée hebdomadaire maximale de 35 heures. Cependant, selon le ministre des Affaires Sociales, Wasel Noor Momand, nombreux sont les moins de 15 ans qui travaillent plus de 40 heures par semaine.
D'autres chiffres, un peu plus anciens (2007) et provenant des mêmes sources soulignent l'énorme effort qu'il reste à mener en matière de droits des enfants. Ainsi, 43% des adolescentes sont mariées avant l'âge de 15 ans, le taux de mortalité infantile est le plus élevé au monde (166 décès pour 1000 naissances en 2004, 150 en 2009) et, statistique pénible à mentionner, une explosion des violences sexuelles, avec plus de 1 400 cas recensés en 2008, qui ne sont que la "pointe émergée de l'iceberg", selon Hansjörg Kretschmer, responsable de la délégation de la Commission Européenne en Afghanistan.
Pour terminer, malgré tout, sur une note positive, on notera une légère baisse de la mortalité infantile et un peu plus de 6 millions d'enfants scolarisés. Mais, d'une façon générale, les sommes investies dans la protection des enfants ne saurait se comparer à celles drainées par le secteur de la sécurité.
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