4.4.13

Nouvelles des élèves

Bonjour à tous,

En Mars dernier, le projet de réintégration de dix de nos meilleurs bénéficiaires (six garçons et quatre filles) dans les deux plus prestigieux lycées de Kaboul (Malalaï et Esteqlal) était lancé, et nous sommes fiers de vous présenter les résultats de nos élèves, agrémentés de quelques nouvelles

Ce projet est né grâce au soutien de l'Ambassade de France via le fond ALEM (Appui aux Lycées Etseqlal et Malalaï).

Nous venons de recevoir les résultats des examens finaux des dix élèves concernés et sommes très satisfaits de tous les voir passer en classe supérieure.

Pourtant, leur intégration au sein de ces deux lycées, qui accueillent les enfants de l'élite locale (filles et fils de politiques, d'hommes d'affaires, etc.) n'était pas à l'avance garantie. Mais le retour d'expérience nous montre qu'ils ont su s'adapter à ce nouveau monde, en tirer des espoirs et y forger une véritable volonté d'arriver parmi les meilleurs, en prenant exemple sur leurs camarades de classe.


Tout au long de cette année scolaire, en plus des cours au sein des lycées, Afghanistan Demain leur a fourni un appui "logistique", en les équipant (matériel scolaire, vêtements) et en leur donnant des cours de soutien en fonction des matières dans lesquelles ils montraient des faiblesses.

Quelques retours de la part des enfants :

- Fierté -
Tous les enfants sont fiers d'être dans un lycée francophone, ils sont soutenus par leurs familles qui ont bien conscience de la qualité d'éducation dispensée. Leur réussite en première année se sait, et il y a de plus en plus de demandes de la part d'autres enfants pour entrer dans ces écoles. Toutefois, notre projet se limite pour l'heure à ces dix élèves, que nous espérons emmener le plus loin possible dans leurs études.

- Choc des cultures -
Le fait qu'ils se soient retrouvés les seuls enfants des rues au milieu d'autres, plus  aisés, a été une source de stress les premiers mois. Les personnes autours avaient une culture "supérieure", les cours étaient difficiles , et l'apprentissage du français complexe. Comme nous l'expliquions plus haut, Afghanistan Demain a tout fait pour gommer ces différences et les soutenir au plan scolaire afin qu'aucun ne décroche.


- Acclimatation -
Au fur et à mesure de leur intégration, les rapports avec les autres élèves se sont normalisés, leur cercle relationnel et social s'agrandissent, les problèmes de relations et de communications s'amenuisent.




- Evolution -
Culturellement, nous constatons une grande évolution : ils pensent et parlent  mieux qu'avant leur entrée dans ces lycées. Ils ne parlent plus de  police, et d'histoires de rues, mais de la France, de leurs espoirs,  et de leur futur.


- Comment voient-ils leurs avenirs ? -
Médecin - Ils veulent soigner les gens qui sont dans la rue, les  orphelins, qui ont vécu la même chose qu’eux.
Professeur - L’Afghanistan a besoin de professeurs car il y a  beaucoup d'analphabètes, et ils tiennent à transmettre le savoir  qu’ils ont eu la chance d’acquérir.
Ingénieurs – L’Afghanistan a été détruit, ils veulent reconstruire  leur pays comme un pays européen, pour avoir la chance de vivre en  paix, dans un climat sain et productif.

Souhait commun
En règle générale, ils ont envie de rester en Afghanistan pour aider  à la reconstrution.


- Les filles ont très bien travaillé -
C'est une satisfaction particulière ; dans une culture qui ne valorise pas l'éducation de la femme, les quatre filles engagées dans ce projet prouvent par l'exemple qu'elles ont largement le niveau de leur école. À terme, si ces résultats se maintiennent, il pourra être possible d'envisager des bourses d'études pour la France.